Au dos d’une photographie, ces quelques mots écrits au stylo bille : « Caserne à Nantes, notre premier logement ». L’image a été prise au début des années 60, dans une ancienne prison militaire où fut hébergée la famille maternelle d’Aline Benecke, immigrée en France en 1962. Comme tant d’autres familles algériennes dont certains membres, qu’on appelle des harkis, auraient collaboré avec les forces militaires françaises pendant la guerre, elle a dû quitter le pays au moment de l’indépendance. La photographie, envoyée par l’une de ses tantes, est l’une des rares traces visuelles d’une histoire d’exil que l’artiste tente de reconstituer. Au-delà des manques et des silences, Aline Benecke compose un lexique à la fois politique et poétique pour décrire les capacités d’un sujet diasporique à (re)créer un foyer.

Cette image sera le point de départ d’une enquête qui mènera l’artiste de Berlin à Nantes, Paris, Vincennes et Marseille, à la rencontre d’archives documentaires et télévisuelles, d’historien·ne·s et d’artistes, mais aussi des mémoires de sa propre famille.

Comment écrire une histoire qui se dérobe ? Comment dépasser les catégories imposées par les récits politiques, historiques et médiatiques existants ? En convoquant les outils de l’architecture et de la performance, Aline Benecke se livre à un émouvant exercice de fabulation critique pour, du bout des doigts, écrire la possibilité d’une contre-histoire toujours en mouvement.


En partenariat avec :

  • Le MO.CO.ESBA – École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier
  • L’Esban – École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes
  • L’ICI — centre chorégraphique national Montpellier-Occitanie / Direction Christian Rizzo
  • L’isdaT – institut supérieur des arts de Toulouse